Mon essai de traduction d'un poème de Queen of Argyll publié en italien sur son blog
La douleur du monde
Quand je suis aussi sensible que du papier sur l'eau je pleure vite, pour beaucoup de choses :
les vieillards bossus qui marchent courbés, les couples de vieux main dans la main pour la vie, les petits chiens effrayés dans la foule, la queue entre les jambes, les personnes que j'ai laissées derrière moi, malgré moi, les plumes d'oiseaux morts sur l'asphalte, la dureté de ma ville natale, faite de roche épaisse et étouffante, les portes murées, les couvertures à même le trottoir en guise de couchage, le vide dans le cœur de ma génération, les enfants à l’intérieur de chacun, un baiser salvateur comme après une apnée, les branches sèches dans le vent, la solitude collective, la douleur du monde entier qui est aussi ma douleur.
Illustration originale de l'autrice