The Bloody Fucking Day
Une journée presque ordinaire au lycéepar Monsieur B.
Les cas COVID, on commence à avoir l'habitude ; le protocole est rôdé, on nous le signale, on piste les cas contacts, on signale et l'ARS prend le relais. Mais le cas du gamin dont les propos ne collent pas en la matière, je ne vois pas. Une heure perdue avant de comprendre que le garçon refuse d'admettre qu'il a ôté son masque, simplement parce qu'il ne veut pas dire que c'était pour embrasser une fille, alors que sa mère est là.
L'élève dont la pathologie cardiaque n'est pas encore déterminée et qui fait un malaise dans la cour, c'est moins commun. Une heure plus tard (une autre heure que celle perdue dans la première partie), pompiers et SAMU sont repartis et il faut calmer l'émoi autant que les rumeurs. L'élève va bien, les premiers bilans faits sont place sont rassurants, et nous avons géré la chose comme il fallait – M. l'Inspecteur d'Académie m'en a remercié.
Au moment où tournait au bout de l'allée la fluorescence du SAMU, la CPE du LGT venait me chercher à l'aide pour gérer la foire qu'était devenu le cours d'un enseignant contractuel de maths-science. Un bordel inouï, en effet. J'étais le quatrième adulte à intervenir. La cravate, sans doute, aide un peu. Le sermon a duré six minutes. Quatre ont pu rigoler, que j'ai immédiatement exfiltrés à la direction. Je n'ai pas été doux au téléphone avec les parents.
(Ou comment tout arrive justement quand vous êtes seul à la barre parce que le collègue est en réunions à l'extérieur toute la journée.) La cafetière expresso de notre petit espace de repos a décidé de ne plus marcher.