poidsplume

un blog léger

Danser face aux glycines, dans l'indifférence du printemps

Traduction d’un texte de Queen of Argyll [Publication originale sur son blog, en italien].

La glycine

Le climat, en ce moment, est particulièrement cruel.

La ville, qui a toujours subi des pluies saisonnières insistantes de l'automne au printemps, est particulièrement sèche et propre cette année.
La brise, libérée des humains, sent le jasmin en fleur et les nouveaux bourgeons.
J'essaie d’emplir mes poumons de bouffées d'air, mais c’est difficile.
Le bleu du ciel me brûle maintenant les yeux ; le soleil ne me réchauffe qu'en surface.
Nous avons de nouvelles barrières : physiques, métriques, métaphoriques.
Nous avons appris à danser selon les pas du serpent silencieux, un tango solitaire mais à l’unisson pour nous fuir et nous épargner.
Quand je rentre chez moi, je lève les yeux vers la glycine douce et sans pitié. Elle semble se moquer de mon désir de printemps.
Peut-être devrais-je comprendre que ni elle ni le printemps ne se soucient de nos danses solitaires.
Une grande chance, en vérité.

Dessin d’illustration de l’autrice.

ma traduction d'un poème en italien de QueenOfArgyll, publié sur son blog

Baisers

Les baisers me manquent doux et humides de miel et de nuages, chauds comme des feuilles au soleil à la fin du printemps.

Baisers le long de la rivière dans la pluie fine de sucre ou dans la forêt des lits d'herbe, des langues de faunes.

Baisers de vin, enivrés de lucioles ou tout juste furieux après la tempête ou entre les draps d'une aube rougissante, enthousiaste, salivante.

Baisers au fond du cœur, jamais, jamais à la surface de l'eau : mais une douce apnée dans les profondeurs de l'autre.